à mon plus beau souvenir
- Véronique Lavoie
- 17 déc. 2022
- 3 min de lecture

Allo Lucille,
Ça m’fait bizarre de penser que tu ne liras plus c’que j’écris. Que tu n’seras plus là pour écouter c’que j’dis.
Ça m’fait bizarre parce que y’a encore tellement plein de choses que j’voudrais te partager.
Plein de choses que j’ai envie de te dire. Que j’ai besoin de te dire.
J’pourrais jamais tout traverser ça, donc je vais essayer d’aller à l’essentiel.
Je t’aime.
Tu me manques.
T’es mon humain préféré.
J’m’ennuie.
Je t’aime.
Oui, je sais, j’l’ai déjà dit, mais on sait très bien toutes les deux que je t’aime assez pour deux.
J’pourrais même te le répéter pendant des heures que je n’sais même pas si ce serait assez pour représenter tout l’amour que je te porte… Quoi que ça j’pense que tu le sais déjà ça. Fack j’me répéterai pas, ou en tout cas, moins !
C’que je vais te dire à la place c’est merci.
Merci pour tout le gros, pis pour tout le p’tit aussi.
Je t’aime. Pour trois.
Merci de m’avoir vu quand les autres ne me voyaient pas De m’avoir vu quand j’essayais de me cacher, quand je ne savais pas trop c’que j’étais prête à montrer. De m’avoir vu quand même moi j’n’comprenais pas trop ce que je regardais dans le miroir.
Je t’aime. Pour quatre.
Merci de m’avoir vue pis de m’avoir acceptée.
Merci de m’avoir acceptée quand moi j’trouvais ça trop difficile. De m’avoir acceptée quand j’avais l’impression que les autres n’y arrivaient pas. De m’avoir acceptée dans mes défauts, dans mes erreurs, dans mes leçons. Dans mes victoires, mes fiertés pis mes p’tits bonheurs aussi.
Je t’aime. Pour cinq.
Merci de m’avoir accepté pis de m’avoir dit la vérité.
Merci de m’avoir dit la vérité chaque fois que je te l’ai demandée. De m’avoir dit la vérité quand c’était facile, mais aussi quand c’était plus difficile. De m’avoir dit la vérité quand je n’voulais pas l’entendre, mais que j’avais besoin de l’entendre.
Je t’aime. Pour six.
Merci de m’avoir dit la vérité et de m’avoir aimée.
Merci de m’avoir aimée sans condition, sans attente. De m’avoir aimée doucement, tranquillement, en chuchotant autant qu’avec force, avec ténacité, en t’époumonant. De m’avoir aimée quand moi je n’savais pas trop encore comment m’apprécier.
Je t’aime. Pour sept.
Merci de m’avoir aimée, pis d’être restée.
Merci d’être restée quand t’étais fatiguée, même un peu tannée. D’être restée des fois parce que ça te tentait, d’autres fois parce que tu savais qu’on en avait besoin. D’être restée longtemps. En santé, mais surtout en amour.
Je t’aime. Pour huit.
Merci d’être restée pis de nous faire confiance.
Merci de nous faire confiance d’être des beaux humains; pas parfaits là ! Mais pas pire pareil. De nous faire confiance de continuer; chacun de notre côté, mais ensemble aussi. De nous faire confiance de s’aimer fort, mais surtout de s’aimer bien. Comme tu nous l’as montré.
Je t’aime. Pour neuf.
Merci pour tout ça pis pour toutes les affaires pas possibles que tu rendais un peu plus possibles chaque jour juste en étant là. Même si j’les ai pas toutes nommées, promis, je les ai toutes pensées.
J’pourrais continuer encore longtemps, mais j’vais terminer en te disant ça :
Merci pour les souvenirs. De toux ceux que j’accumulerai dans ma vie, tu resteras toujours mon plus beau, mais surtout mon plus doux.
Je t’aime mamie. Ben oui, même pour 10.
Ta Annabelle
Photo : kenrickmills via Unsplash
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